Les primes de partage de la valeur, véritable alternative aux augmentations de salaire contre l'inflation ?

Afin de protéger le pouvoir d’achat des salariés dans ce contexte inflationniste, vaut-il mieux privilégier des augmentations générales de salaires ou des primes dites PPV (primes de partage de la valeur ou anciennes primes Macron) ?

Véritable opportunité pour les employeurs compte tenu des avantages sociaux et fiscaux qu’elle octroie, la prime de partage de la valeur est souvent proposée en lieu et place d’augmentations de salaires durant les NAO (négociations annuelles obligatoires).

Les bénéficiaires, surtout les bas salaires, sont généralement ravis de recevoir plusieurs centaines d’euros en un seul versement. Pour autant, ces primes ont-elles réellement contrebalancé l’inflation sur la période 2021-2023 ? Rien n’est moins sûr.

Bien qu’une PPV puisse compenser l’inflation sur une année, il faut bien savoir que, à l’inverse d’une augmentation générale de salaires, elle n'est pas pérenne et ne se retranscrit pas dans le temps.

Prenons l’exemple d’une PPV de 2000€ versée au premier janvier de l’année 2021. Cette prime représente 5% du salaire brut moyen des salariés.

Ainsi, bien qu’en ayant obtenu une prime PPV correspondant à 5% du salaire moyen du personnel au 1er janvier 2021, le pouvoir d’achat des salariés aura finalement reculé de -10,35% sur la période 2021-2023, le bénéfice de la prime ayant complètement disparu au 1er janvier 2022.

A contrario, si une augmentation générale de salaires (AGS) de 5% avait été négociée au 1er janvier 2021, l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des salariés aurait été largement inférieur.

En effet, la perte de pouvoir d’achat n’atteindrait plus que -5,35% sur la période 2021-2023.

Ainsi, négocier un comblement de l’inflation sera donc beaucoup plus simple si des augmentations générales ont été préalablement obtenues durant les années précédentes.